JIZO / 地蔵
Jizō est au Japon, une divinité incomparable par sa récurrence, connue des Japonais pour sa bienfaisance auprès des enfants. Le bouddhisme, seule grande religion de salut asiatique, fut très tôt dans son histoire, ami de la représentation iconique des divinités.
Parmi tous les sauveurs, intercesseurs et bienfaiteurs que les Japonais célèbrent, Jizō est un cas à part.
L’une des formes privilégiées prise par l’iconographie de Jizō est celle dite des Six Jizō qui, chacun dans une destinée différente, protègent les êtres.
Si ce sauveur aux traits si humains agit en tout lieu, il s’est surtout dévoué à sauver les enfants injustement punis dans les mondes souterrains.
Jean-Marc Forax, diplômé des Beaux-arts ainsi qu’en japonais, propose une série d’aquarelles autour de la figure multiple de Jizō. Le Japon n’a trouvé que peu de voyageurs et d’artistes capables de le comprendre. « A ce titre, le travail de Jean-Marc Forax démontre une intelligence de la réalité japonaise. Il signe une œuvre singulière mêlant avec bonheur dessin et photographie, sans reléguer cette dernière à un rôle illustratif, ancillaire ou documentaire. » François Lachaud
Parmi tous les sauveurs, intercesseurs et bienfaiteurs que les Japonais célèbrent, Jizō est un cas à part.
L’une des formes privilégiées prise par l’iconographie de Jizō est celle dite des Six Jizō qui, chacun dans une destinée différente, protègent les êtres.
Si ce sauveur aux traits si humains agit en tout lieu, il s’est surtout dévoué à sauver les enfants injustement punis dans les mondes souterrains.
Jean-Marc Forax, diplômé des Beaux-arts ainsi qu’en japonais, propose une série d’aquarelles autour de la figure multiple de Jizō. Le Japon n’a trouvé que peu de voyageurs et d’artistes capables de le comprendre. « A ce titre, le travail de Jean-Marc Forax démontre une intelligence de la réalité japonaise. Il signe une œuvre singulière mêlant avec bonheur dessin et photographie, sans reléguer cette dernière à un rôle illustratif, ancillaire ou documentaire. » François Lachaud
EXTRAITS DU LIVRE PAR FRANÇOIS LACHAUD
DIVINITÉ LA PLUS IMPORTANTE DU PANTHÉON BOUDDHIQUE JAPONAIS
« La forme revêtue par Jizō dans les rouleaux médiévaux – celle d’un jeune moine muni de son bâton de pèlerin – explique en partie pourquoi, à l’inverse des hommes et de tant de dieux "omnipotents", il rajeunit au cours des siècles. Figure adventice au service de Vénérés plus puissants, Jizō est devenu la divinité la plus importante du panthéon bouddhique japonais. Il assure la continuité des familles, le lien entre les défunts et leurs descendants, veille sur les accouchements et l’éducation des enfants. »
DIVINITE DES CARREFOURS
« On trouve Jizō aux jonctions des routes et des sentes de campagne où il adopte souvent la forme modeste d’un empilement de plusieurs pierres, munies d’un bavoir devant lesquelles on a déposé des offrandes. »
VICAIRE DE NOS SOUFFRANCES
« Si ce sauveur agit en tout lieu, il s’est, au fil des siècles, dévoué à sauver d’abord les hommes et les femmes tombés aux enfers, mais surtout les enfants injustement punis. Il a accepté de prendre sur lui les peines et les châtiments. Mieux il a accepté de les subir à leur place, de se substituer aux victimes, de se faire le "vicaire de nos souffrances". »
CULTE RENDU AUX « ENFANTS DE L’EAU »
« Dans le Japon contemporain, le refus politique de légaliser certaines méthodes contraceptives (ainsi la pilule) a eu pour conséquence le recours à l’avortement comme outil de contrôle démographique. Cette aberration a donné un poids encore plus important au culte de Jizō, protecteur des enfants mais aussi des fœtus incinérés. »
« De nos jours, plusieurs monastères se sont "spécialisés" dans le culte rendu aux fœtus morts dont le symbole le plus reconnaissable n’est autre qu’un Jizō de pierre. Ces pratiques accentuent la dimension troublante de certains Jizō portant parfois comme seule mention "Excusez-moi !". »
CONTEMPORANEITE DE JIZO
« Cependant, en parallèle à ces cultes modernes, Jizō connaît une popularité croissante à l’échelle du pays, ainsi qu’en témoignent sa récurrence sous les traits de personnage de manga (comme la petite Chibimaruko ; héroïne des années 1990), d’amulettes incitant à mincir dans lesquelles la divinité use d’une corde à sauter, de publicités diverses, voire de représentations avec un ballon de football. »
« La forme revêtue par Jizō dans les rouleaux médiévaux – celle d’un jeune moine muni de son bâton de pèlerin – explique en partie pourquoi, à l’inverse des hommes et de tant de dieux "omnipotents", il rajeunit au cours des siècles. Figure adventice au service de Vénérés plus puissants, Jizō est devenu la divinité la plus importante du panthéon bouddhique japonais. Il assure la continuité des familles, le lien entre les défunts et leurs descendants, veille sur les accouchements et l’éducation des enfants. »
DIVINITE DES CARREFOURS
« On trouve Jizō aux jonctions des routes et des sentes de campagne où il adopte souvent la forme modeste d’un empilement de plusieurs pierres, munies d’un bavoir devant lesquelles on a déposé des offrandes. »
VICAIRE DE NOS SOUFFRANCES
« Si ce sauveur agit en tout lieu, il s’est, au fil des siècles, dévoué à sauver d’abord les hommes et les femmes tombés aux enfers, mais surtout les enfants injustement punis. Il a accepté de prendre sur lui les peines et les châtiments. Mieux il a accepté de les subir à leur place, de se substituer aux victimes, de se faire le "vicaire de nos souffrances". »
CULTE RENDU AUX « ENFANTS DE L’EAU »
« Dans le Japon contemporain, le refus politique de légaliser certaines méthodes contraceptives (ainsi la pilule) a eu pour conséquence le recours à l’avortement comme outil de contrôle démographique. Cette aberration a donné un poids encore plus important au culte de Jizō, protecteur des enfants mais aussi des fœtus incinérés. »
« De nos jours, plusieurs monastères se sont "spécialisés" dans le culte rendu aux fœtus morts dont le symbole le plus reconnaissable n’est autre qu’un Jizō de pierre. Ces pratiques accentuent la dimension troublante de certains Jizō portant parfois comme seule mention "Excusez-moi !". »
CONTEMPORANEITE DE JIZO
« Cependant, en parallèle à ces cultes modernes, Jizō connaît une popularité croissante à l’échelle du pays, ainsi qu’en témoignent sa récurrence sous les traits de personnage de manga (comme la petite Chibimaruko ; héroïne des années 1990), d’amulettes incitant à mincir dans lesquelles la divinité use d’une corde à sauter, de publicités diverses, voire de représentations avec un ballon de football. »